Foumbadou, autrefois un grenier agricole prospère, est aujourd’hui menacé. Cette sous-préfecture, située dans la préfecture de Lola, a longtemps été reconnue pour la richesse de son agriculture, en particulier la culture du riz, du manioc, des haricots, de la patate et des agrumes.
À une époque, son riz était si prisé qu’une gare lui était spécialement dédiée à N’Zérékoré, où les commerçants venaient chaque vendredi soir s’approvisionner en vivres. Mais ce Foumbadou d’antan, où il faisait bon vivre, est en train de disparaître.

Aujourd’hui, nos terres fertiles sont envahies par des éleveurs étrangers, principalement des Maliens chassés de la Côte d’Ivoire. Leur bétail, par milliers de têtes, dévaste les cultures et compromet l’agriculture, jadis fierté de notre région. La situation est si critique que les habitants de Foumbadou se retrouvent contraints d’acheter, à prix exorbitant, des denrées qu’ils produisaient autrefois en abondance.

En 2023, lors d’un séjour en tant que chef de délégation par procuration des jeunes vacanciers de Foumbadou résidant à Conakry, j’ai été témoin de cette tragédie. Nous avons dû payer 100 000 GNF pour de « latiéké », alors que nous étions à peine une dizaine de personnes. Une réalité inimaginable pour un village qui nourrissait autrefois toute la région.

Face à cette crise, la population s’est mobilisée sous l’impulsion de jeunes engagés, avec à leur tête notre président de la jeunesse, Moriba Kourouma, dont le dévouement est exemplaire. Grâce à leurs efforts, les habitants ont commencé à exiger le départ des éleveurs.
Cependant, cette lutte se heurte à des obstacles majeurs : le chef de la délégation spéciale (maire), le sous-préfet et même certains jeunes natifs de Foumbadou, en complicité avec le préfet de Lola, perçoivent de l’argent des éleveurs pour leur permettre de rester et de continuer à détruire nos terres.

Ce mercredi, la population est descendue massivement dans les rues pour réclamer le départ du sous-préfet et du maire, dont la corruption met en péril l’avenir de notre sous-préfecture. Il est inacceptable que des étrangers viennent anéantir notre agriculture avec la bénédiction de ceux qui sont censés nous protéger.
Comment tolérer que certains éleveurs possèdent entre 3 000 et 4 000 têtes de bétail sur nos terres, sans aucun bénéfice pour la population locale ? Nous lançons un appel pressant aux autorités supérieures, et en particulier au Président de la République, pour qu’ils prennent cette situation au sérieux et interviennent sans délai.
Il en va de la survie de Foumbadou et de l’avenir de ses habitants. Nous ne pouvons pas laisser la corruption et l’inaction condamner notre sous-préfecture.
NOTRE UNION, NOTRE FORCE FOUMBADOU SE LÈVE.
IL EST TEMPS D’AGIR
Par Mohamed Kourouma, fils de la localité.