Dans le cadre de l’atelier régional sur la lutte contre la contrebande minière organisé à Monrovia.

la délégation guinéenne, composée de huit membres, a présenté ce mardi 17 juin 2025 son rapport exhaustif sur les défis et solutions du pays en matière de fraude minière.

Le Porte-parole de la délégationguinéenne, M. Mamadou Diaby a exposé les actions menées, les obstacles rencontrés et les pistes pour une coopération régionale renforcée.

Au nom de ses collègues, M. Diaby a dressé un tableau complet des enjeux guinéens. Il a notamment évoqué les campagnes de sensibilisation menées dans les zones minières clandestines de Konfra, Angola, Faranidadjan , où des réseaux étrangers exploitent illégalement l’or.

« Ces groupes organisés font venir des compatriotes maliens ou burkinabè pour extraire nos ressources, tandis que l’or est revendu à des réseaux fermés avant d’être exporté frauduleusement », a-t-il détaillé.

Le représentant a également pointé du doigt les complicités locales, y compris parmi certains responsables administratifs, qui facilitent ces trafics en échange de commissions.
Autre défi majeur : le manque criant de moyens logistiques (motos, carburant, équipements) et l’absence de cadre légal permettant d’intervenir directement sur les sites miniers illégaux.

Des propositions concrètes pour une action coordonnée.Face à ces défis, la délégation guinéenne a formulé des recommandations précises :
– Renforcement des moyens opérationnels : dotation en motos tout-terrain, appareils photo professionnels et tenues adaptées pour les patrouilles.
– Collaboration institutionnelle: signature de protocoles avec la gendarmerie, la police des frontières et les douanes pour des interventions conjointes
.-Sensibilisation communautaire : organisation de causeries éducatives impliquant les leaders locaux et religieux.
– Système d’alerte sécurisé: création d’une ligne téléphonique anonyme pour signaler les cas de fraude.Une dynamique régionale en marche L’intervention de la Guinée a suscité des échanges nourris parmi les participants.

La Sierra Leone a partagé ses propres expériences, mettant en lumière des bonnes pratiques transposables.

Dr. Jakob Haselkber, ambassadeur d’Allemagne au Liberia, a salué la qualité des présentations et rappelé l’importance de « construire une réponse collective à un fléau qui dépasse les frontières ».Les travaux se poursuivront ce mercredi avec des ateliers techniques sur la traçabilité des minerais et la mutualisation des données.

Les huit membres de la délégation guinéenne comptent y défendre leur vision d’une approche intégrée, associant répression, prévention et coopération transfrontalière.

Alors que la première journée s’achevait, M. Diaby résumait l’esprit de l’initiative :« Seuls, nous sommes vulnérables. Unis, nous pouvons protéger nos ressources pour les générations futures. »
Un message qui résonne particulièrement dans cette région où l’or illicite alimente autant les poches des trafiquants que les conflits frontaliers.

Alseny Philip Denkè Condé pour le www.Gbaikandjamana.org