Un scandale de vol de batteries éclabousse la mairie de Kankan ces derniers jours, créant malaise et indignation au sein de la population et du personnel municipal.

Selon des sources internes bien introduites, l’affaire s’est tramée pendant que le président de la délégation spéciale, Araphan Moussa Koulibaly, était en pèlerinage à la Mecque. Deux hauts cadres de la municipalité auraient profité de son absence pour tenter de faire disparaître 54 batteries issues des anciens lampadaires d’éclairage public, stockées dans un local de la mairie.« Nous avons été informés de la situation hier soir. Il s’agit de 54 batteries confiées à un certain Lucio, qui les avait envoyées à la mairie. Elles étaient entreposées dans une chambre. Selon ce qu’on m’a rapporté, c’est le commissaire Kaba, chef des gardes communaux, qui a été alerté par quelqu’un que le receveur était en train de sortir les batteries. En arrivant sur place, il a constaté que 52 batteries avaient déjà été évacuées, il n’en restait que deux », raconte une source proche du dossier.
Face à l’ampleur des faits, le ministre de tutelle aurait instruit le préfet de Kankan de s’emparer du dossier. Une réunion tenue dans la soirée aurait permis de récupérer environ 40 batteries.
Selon nos informations, lors d’une rencontre ce mercredi à la préfecture, les mis en cause le receveur et le secrétaire général de la commune auraient reconnu les faits, mais tenteraient désormais de faire régler l’affaire à l’amiable.
Une démarche qui divise profondément au sein de la délégation spéciale, certains estimant qu’une telle atteinte aux biens publics mérite des sanctions exemplaires.Le maire, pour sa part, n’est pas mis en cause, les faits s’étant produits à son insu durant son séjour en Arabie Saoudite.
Reste à savoir si la hiérarchie optera pour la clémence ou pour une réponse ferme, afin de préserver la crédibilité de la mairie et dissuader toute récidive.
En attendant, l’affaire continue de nourrir les débats dans les coulisses de la commune et au sein de l’opinion publique.
Lamarana Barry, pour www.gbaikandjamana.org