La quiétude a volé en éclats ce mardi 8 juillet 2025 dans la sous-préfecture de Maléah, préfecture de Siguiri.

Un conflit domanial autour d’un domaine minier a viré à la violence entre les districts rivaux de Saraya et Danaya, faisant au moins 3 blessés, 3 personnes enlevées et des dégâts matériels considérables, dont plus de 40 habitations réduites en cendres, a appris le Gbaikandjamana Média.

Ce litige, latent depuis plusieurs années, est lié à l’exploitation d’une zone aurifère convoitée. Après des années de procédures judiciaires, le tribunal de première instance de Siguiri puis la Cour d’appel avaient tranché le 18 juin dernier en faveur de Saraya.

Mais au lieu d’attendre les formalités d’exécution prévues par la loi, des habitants de Saraya ont, dans la matinée de ce mardi, pris les armes et attaqué Danaya.
« Très tôt le matin, les gens de Saraya sont venus brûler des maisons et des cases. Ils ont blessé 3 personnes, enlevé 3 autres, et détruit plus de 40 habitations. Nos parents n’avaient pourtant pas attaqué Saraya. Aujourd’hui, en pleine saison des pluies, ils passeront la nuit à la belle étoile. Ils nous ont attaqués parce que Danaya est désormais un district », a témoigné Moussa Kani Keïta, un notable de Danaya, la voix chargée d’émotion.
le procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri, Ibrahima I. Camara, a confirmé les faits et promis que la justice fera son travail.
« C’est effectivement un lieu litigieux autour d’un domaine minier. Saraya a gagné devant les juridictions, mais nous leur avons expliqué qu’il fallait attendre l’autorisation pour exécuter la décision. Ils ont été impatients. Nos équipes sont déjà sur le terrain. Les premières personnes arrêtées sont en route pour Siguiri. Nous publierons bientôt un communiqué pour informer la population que des interpellations sont en cours », a-t-il assuré.
Alors que les habitants de Danaya pansent leurs blessures et pleurent leurs maisons parties en fumée, ce nouvel épisode de violence sur fond de terre aurifère sonne comme un avertissement.
À Maléah, comme dans bien d’autres localités guinéennes, tant que la justice ne s’imposera pas pleinement aux impatiences des uns et aux frustrations des autres, la loi de la jungle risque toujours de l’emporter sur l’État de droit.
Et cette nuit encore, sous la pluie, des familles dormiront à la belle étoile, victimes d’un conflit qui aurait pu être évité.
Alseny Philip Denkè Condé pour le www.Gbaikandjamana.org