Annoncé en grande pompe sur toute l’étendue du territoire national, le recensement général de la population connaît déjà ses premiers couacs dans plusieurs localités, notamment à Mamou, ville carrefour au centre de la Guinée. Alors que les citoyens se mobilisent massivement, les opérations n’ont toujours pas démarré dans certains quartiers.
Sur le terrain, les files d’attente s’allongent devant les sites retenus pour le recensement. Pourtant, rien ne se passe. Un responsable local rencontré par notre correspondant explique :
« Les opérations ont été officiellement lancées depuis plus de cinq jours, mais ici à Mamou, c’est seulement hier qu’on nous a appelés pour nous informer que les machines étaient arrivées. Nous sommes allés les chercher, on les a installées, tout est prêt. Mais ce matin, depuis 8 heures, nous attendons toujours le superviseur qui doit activer les appareils pour que nous commencions. Il est 11h, il n’est toujours pas là. »
Face à l’impatience des citoyens, certains agents sur place tentent d’apaiser les tensions :
« Comme nous sommes là depuis le matin sans pouvoir démarrer et que les files d’attente s’allongent, nous avons proposé d’enregistrer les gens manuellement sur des fiches de renseignement. On leur demande de revenir à 14h, en espérant que le superviseur soit passé entre-temps », ajoute ce même responsable.
Mais cette improvisation ne suffit pas à calmer les frustrations.
Un activiste de la société civile monte au créneau et déplore qu’un seul superviseur ait été affecté à l’ensemble des 28 quartiers de Mamou, rendant la mission presque impossible à tenir dans les délais.
Entre attente, désorganisation et colère des citoyens, Mamou illustre déjà les limites logistiques de cette opération nationale pourtant cruciale.
Un faux départ qui risque de nuire à la crédibilité du processus si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Loughoumane Diallo, pour www.GbaikandjamanaMedia.com