À peine lancée, l’opération d’obtention gratuite de l’extrait de naissance biométrique à Mamou connaît déjà un engouement sans précédent… mais aussi de sérieuses failles dans son organisation.

Depuis lundi, les locaux de la commune urbaine, siège de l’état civil, ne désemplissent pas. Mieux, ils débordent. Tôt ce mercredi matin, à 7h déjà, la cour refusait du monde.
Des citoyens, parfois venus de très loin, y affluent dans l’espoir d’obtenir ce précieux document.

Mais pour beaucoup, c’est la désillusion. Abdoul Malik Diallo, visiblement épuisé, confie : « Je suis là depuis 7h du matin. Il est 12h et je n’ai même pas pu m’enregistrer. Ils nous disent d’aller et revenir, mais on reste là. Moi, je suis là depuis hier, et rien n’est encore clair. »

Même frustration du côté d’Alpha Oumar Diallo, qui campe devant la mairie depuis mardi : « J’étais de passage, j’ai vu la foule. On m’a expliqué que c’était pour l’extrait de naissance numérique. J’avais l’ancien, donc j’ai décidé de rester. Ils ont envoyé un photographe, j’ai payé 20.000 GNF pour les photos. Mais tout est lent. Hier, ils ont arrêté de prendre les dossiers à 11h, on a dû rentrer. Aujourd’hui, je suis encore là depuis 8h… mais toujours rien. Les autorités doivent revoir les méthodes, sinon les gens vont souffrir inutilement, alors que ce n’est que le début. »

Du côté de la commune, c’est silence radio. Toutes nos tentatives pour comprendre les raisons de cette désorganisation sont restées sans réponse.
Et pendant ce temps, l’espoir des citoyens s’étiole, noyé dans la chaleur, la foule, et l’attente.

Mamaou Loughoumane Diallo pour le www.Gbaikandjamana.org