À Mamou, les opérations du Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) rencontrent de sérieuses difficultés dès leur lancement dans les différents quartiers de la ville.
Entamée depuis avril, cette campagne destinée à enregistrer les citoyens de 10 ans et plus peine à avancer, au grand désarroi des responsables de quartier et des populations.

Selon Thierno Bah, président du conseil de quartier de Thiewgol et coordinateur des chefs de quartier de Mamou, plusieurs blocages freinent les opérations. « On a des registres remplis. Nous avons des fiches remplies et il y a un blocus au niveau du RAVEC. Ils nous ont donné des fiches à remplir et si nous venons pour les transcrire dans les registres, on nous dit qu’il n’y a pas de registre à transcrire et même les fiches d’identification que nous avons reçues sont terminées cela nous ralentit dans les travaux », déplore-t-il. Le manque de registres de transcription et de fiches d’identification entrave le travail sur le terrain.

À cela s’ajoute l’absence d’actes de naissance chez de nombreux citoyens. « Actuellement il y en a plus d’une centaine de personnes autour de nous qui n’ont pas d’actes de naissance et n’ont aucune possibilité de se faire recenser n’ayant aucun document », précise Thierno Bah. Face à cette situation, les chefs de quartier demandent une mesure transitoire : « Que les autorités acceptent de nous délivrer les transcriptions de la commune que nous allons joindre aux fiches du RAVEC pour les recensements. Après le recensement on peut trouver une solution pour les extraits d’actes de naissance pour ceux qui le voudront ». La pression est forte : chaque quartier aurait déjà déposé plus de cinq registres remplis à la commune, soit au moins 500 personnes par quartier, sans qu’aucune suite ne soit donnée.
Le manque de superviseurs – un seul pour l’ensemble des 28 quartiers – ajoute à l’inquiétude générale. « Actuellement nous n’osons pas sortir chez nous. À 6h, les gens sont devant nos portes, jusqu’à 0h ils sont là », raconte le coordinateur, visiblement dépassé par la situation.
Si rien n’est fait rapidement, la campagne de recensement à Mamou risque de passer à côté de ses objectifs.
Loughoumane Diallo, depuis Mamou pour www.Gbaikandjamana.com