Ce qui n’était qu’un litige foncier latent depuis plusieurs années a fini par virer à la tragédie dans la sous-préfecture de Bougoula, préfecture de Kankan. La semaine dernière, Mamadi Kourouma, professeur de chimie bien connu à Kankan, a perdu la vie dans des affrontements liés à la dispute d’un domaine agricole opposant sa famille aux habitants du village de Bolosso.

Depuis, ce petit village vit dans la peur, vidé en partie de ses habitants.Selon des sources locales, ce conflit ne date pas d’hier. Il remonterait à plus de cinq ans et ne concerne pas deux villages rivaux, mais plutôt la famille du défunt Mamadi Kourouma et une partie des habitants de Bolosso.

En jeu : un vaste domaine agricole, situé à une cinquantaine de kilomètres de Kalafila, dans une zone rurale fortement convoitée. Bolosso, de son côté, se situe à environ 230 kilomètres de la ville de Kankan et à 16 kilomètres seulement de Kalafila.

Déjà en 2024, le même conflit avait dégénéré en bagarre généralisée, causant plusieurs blessés. L’affaire avait été portée devant la justice à Kankan, mais la procédure est restée sans aboutissement.
La semaine dernière, le différend a franchi un nouveau seuil de violence, coûtant la vie à Mamadi Kourouma, dans des conditions encore floues.
Dans la foulée, des habitants affolés ont fui Bolosso, redoutant des représailles. Des témoins rapportent également une intervention musclée des forces de l’ordre, qui auraient enfoncé des portes et emporté des biens dans plusieurs habitations.
Sous la pression du procureur général, la tension semble légèrement retombée ces derniers jours.
Les autorités locales appellent à la retenue et à faire confiance à la justice pour un règlement pacifique du conflit.Ce drame met une nouvelle fois en lumière la gravité des conflits fonciers qui minent les zones rurales guinéennes, où la délimitation des terres reste souvent floue et contestée.
Il souligne la nécessité urgente d’une réforme foncière cohérente, d’une médiation locale plus efficace et d’une justice accessible pour prévenir d’autres tragédies.
Car en Guinée, tant que la terre divisera, la paix restera fragile.
Mandiana, Ibrahima Sidibé pour Gbaikandjamana Média
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