Ce lundi 17 mars 2025 ,la culture guinéenne, et plus particulièrement celle du Wassolon, vient de perdre l’un de ses plus grands ambassadeurs. Sitan Lancine Diakité, plus connu sous le nom de Bonyèreyé, s’est éteint à l’âge de 80 ans à l’hôpital préfectoral de Mandiana, des suites d’une maladie.

Son décès marque la fin d’un chapitre essentiel dans la transmission et la préservation des arts traditionnels du Wassolon.
Bonyèreyé n’était pas un simple percussionniste, il était un gardien du savoir ancestral, un passeur de mémoire.
Son génie du tam-tam africain a traversé les générations, inspirant de nombreux artistes, dont la célèbre Oumou Sangaré. Il n’a pas seulement joué, il a enseigné, formé et transmis l’art du Marama Cono, un style de tam-tam au rythme profond et envoûtant, pilier des cérémonies traditionnelles du Wassolon.
Son engagement pour la musique dépassait la simple performance.
Il voyait en elle un lien entre spiritualité, identité et culture, un langage universel capable de rassembler et de perpétuer l’héritage de son peuple. À travers les jeunes qu’il a formés, son art continuera de résonner bien au-delà des frontières guinéennes.
Mais Bonyèreyé n’était pas seulement un maître de la percussion. Il était aussi un père aimant et un guide respecté.
Il laisse derrière lui 14 enfants, dont 6 filles, et deux épouses. Dans sa vie comme dans son art, il incarnait les valeurs de sagesse, de respect et de transmission, faisant de lui une figure incontournable de Mandiana et du Wassolon.
Son départ laisse un vide immense, non seulement dans sa famille, mais aussi au sein de la grande communauté artistique et culturelle de la région.
Les témoignages affluent pour saluer un homme qui a su préserver et transmettre un pan essentiel du patrimoine musical guinéen.
Ce 17 mars 2025, Mandiana a rendu un ultime hommage à son illustre fils. Au cimetière de Heremakono, les tambours ont résonné une dernière fois pour Bonyèreyé, comme un adieu vibrant à celui qui les a tant aimés et fait parler.
Si le tambour du maître s’est tu, son écho, lui, ne disparaîtra jamais.
Il vivra à travers les mains de ceux qu’il a formés, dans les mélodies des cérémonies, et dans le cœur de tous ceux qui ont vibré au son de son art.
Repose en paix, Bonyèreyé.
Le Wassolon continuera de danser au rythme de ton héritage.
Mandiana/ Ibrahim Sidibé pour le Gbaikandjamana.org