Dans les villages éloignés de la sous-préfecture de Norassoba, notamment Tassiliman et L’Éléda, des citoyens sont contraints de payer entre 30 000 et 35 000 francs guinéens pour obtenir un extrait de naissance, document indispensable pour se faire recenser.

À Tassiliman, un habitant sous anonymat dénonce : « L’extrait de naissance se négocie à 30 000 GNF. Si tu ne paies pas, tu ne seras pas recensé. Pourtant, à la radio, on a bien dit que tout document de recensement est gratuit, même la carte d’identité. Ou alors, cette gratuité ne nous concerne pas ? » L’appel à l’aide est clair : les habitants veulent que justice leur soit rendue.
Contacté, le président du district de Tassiliman, Nènè Mady Kallé, reconnaît l’existence de pratiques illégales : « J’ai appris que certains vendent des extraits de naissance de façon clandestine. Mais nous allons lutter contre ça, car la loi, c’est la loi. » Pourtant, la situation reste inchangée.
À L’Éléda, la situation est encore plus alarmante. Le tarif monte à 35 000 GNF. « Le papier est à 35 000 GNF. Les agents recenseurs nous imposent ce prix alors que le président affirme que c’est gratuit », déclare un habitant exaspéré.
Le président du district évoque une décision non contraignante venue de la commune de Norassoba, laissant entendre que le paiement serait volontaire.
Malgré les dénonciations, les paiements illicites continuent, alimentant les soupçons d’une complicité entre les autorités locales et le service de l’état civil.
Le principal mis en cause, le chargé de l’état civil de Norassoba, reste injoignable. En attendant une réponse claire des autorités, des citoyens se voient toujours obligés de « négocier » leur droit à l’identité.
Siguiri: Alseny Philip Denkè Condé pour le www.Gbaikandjamana.org