Le débat sur l’organisation des prochaines élections en Guinée prend une nouvelle tournure.

Ce samedi 12 avril 2025, lors de son assemblée générale hebdomadaire tenue à son siège national à Nongo, le parti MoDel (Mouvement Démocratique Libéral) a exprimé son profond désaccord quant à la décision des autorités de transition de confier la gestion du processus électoral au Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD).

Dans son adresse aux militants, Moïse Diawara, porte-parole du MoDel, a d’abord encouragé l’ensemble des citoyens à se faire recenser dès le lancement officiel prévu pour le 15 avril. Il a insisté sur le devoir civique de chaque Guinéen à disposer de ses pièces d’identité : « Nous avons demandé à nos militants de se recenser, d’être prêts, parce qu’avant d’être des acteurs politiques, nous sommes d’abord des citoyens », a-t-il déclaré.
Cependant, c’est sur la question de l’organe chargé de conduire le processus électoral que le MoDel a élevé le ton : « C’est une occasion pour nous de dénoncer les pratiques du pouvoir actuel, notamment le choix du MATD comme l’organe qui va s’occuper de la gestion des élections. Chose que nous, nous ne sommes pas du tout d’accord. Nous souhaitons que les élections soient organisées par une structure indépendante », a martelé Moïse Diawara.

Poursuivant sa déclaration, il a remis en question la neutralité du MATD, dirigé par un membre du gouvernement issu du CNRD : « Le Ministère de l’Administration du Territoire, venant du gouvernement CNRD, dirigé par un militaire, ne peut jamais être indépendant comme la CENI, une institution libre de ses choix, d’analyse et d’application ».
En dénonçant ce qu’il qualifie de manœuvre politique, le MoDel met en garde contre toute tentative de confiscation du processus démocratique. Pour le parti, la crédibilité des futures élections dépendra de l’existence d’un organe véritablement autonome et impartial.
Dans un contexte politique aussi sensible, où la Guinée aspire à un retour à l’ordre constitutionnel, le choix de l’organe électoral apparaît plus que jamais comme une ligne de fracture.
Le MoDel, en affichant clairement sa position, semble prêt à se battre pour une transition véritablement démocratique, où le peuple aura la garantie que son vote compte — et qu’il compte juste.
Alseny Philip Condé pour www.Gbaikandjamana.org