Le mois béni de Ramadan est censé être un moment de spiritualité, de partage sincère et de générosité discrète. Pourtant, à l’ère des réseaux sociaux, certains transforment l’entraide en une mise en scène calculée, où la charité devient un outil d’autopromotion.

L’Islam enseigne que l’aumône doit être donnée avec humilité. Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a dit : « La meilleure aumône est celle qui est donnée en secret. » Mais aujourd’hui, TikTok, Instagram et YouTube regorgent de vidéos où des prétendus bienfaiteurs tendent du pain, du riz ou quelques billets à des démunis, immortalisant leur détresse pour engranger des vues et des likes.
Ces mises en scène ne relèvent pas de la solidarité, mais d’une exploitation pernicieuse de la misère humaine.
Ceux qui reçoivent n’ont souvent pas le choix : accepter d’être filmés ou repartir les mains vides. Cette exposition, qui fait d’eux des trophées de la générosité spectacle, leur vole leur dignité.
Pire encore, ces <<donneurs du Ramadan>> disparaissent aussitôt la fête terminée, laissant place à leur indifférence habituelle. Ce n’était pas un acte de foi, mais une quête d’approbation virtuelle.
Or, la véritable charité ne cherche ni reconnaissance ni projecteurs.
Elle se fait dans l’ombre, avec pour seule récompense la satisfaction divine. Car à la fin, les likes s’effacent, mais les actes sincères restent gravés là où ils comptent vraiment.
Ibrahima sory keita pour le Gbaikandjamana.org
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