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À quelques jours de l’ouverture officielle des classes, prévue le 15 septembre, l’engouement habituel peine à se faire sentir dans les marchés de la commune urbaine de Kankan.

Contrairement aux années précédentes, l’effervescence caractéristique des préparatifs scolaires semble absente, au grand désarroi des vendeurs de fournitures scolaires.

Ces derniers évoquent une faible affluence des clients, alors qu’en temps normal, l’annonce de la rentrée scolaire provoque un véritable engorgement dans les marchés. Pour beaucoup, cette situation serait liée à une ouverture jugée trop précipitée par les autorités.

Mamadou Boye Diallo, vendeur de fournitures scolaires, témoigne :
« Le prix des tenues n’a pas changé par rapport à l’année dernière : 20 000 FG par mètre pour une bonne qualité. Les tenues légères varient entre 10 000 et 15 000 FG, mais malgré cela, il n’y a pas beaucoup de clients. J’invite les parents à se préparer, car la date fixée par le ministère approche. »

Même constat pour Mohamed Sao Keïta, un autre commerçant :
« Cette année, la rentrée a surpris tout le monde. Les trois mois de vacances n’ont pas été respectés, et beaucoup de parents n’ont pas eu le temps de se préparer financièrement. Pourtant, les prix des fournitures, comme les cahiers ou les sacs, sont restés inchangés. Par exemple, un paquet de 100 ou 200 pages coûte toujours 20 000 FG, comme l’année dernière. »

Du côté des parents, la réalité est tout aussi préoccupante. Tenin Keïta, mère de cinq enfants, confie ses difficultés :
« Aujourd’hui, je suis venue acheter la tenue pour un seul enfant. Je n’ai pas les moyens pour les autres. Si le ministère pouvait repousser la date, cela nous aiderait beaucoup, surtout pour payer les fournitures et les frais de scolarité. »

Avec cette situation, une question demeure : les parents d’élèves seront-ils prêts à temps pour la rentrée du 15 septembre ?

Lamarana Barry & Robert Tchotcho Bangoura pour www.Gbaikandjamana.org