C’est une affaire qui défraie la chronique dans la localité de Bouré Samani, un district relevant de la sous-préfecture de Kintinian, situé à une quinzaine de kilomètres de la commune rurale.

Depuis le 13 avril 2025, la tension ne cesse de monter entre la famille Bérété, propriétaire d’une vaste plantation, et le nouveau bureau de district, accusé d’avoir illégalement défriché une partie de leur domaine.

Selon la famille plaignante, plus de 16 pieds de manguiers en pleine fructification ont été abattus dans leur plantation de 45 hectares. Le motif ? La construction d’une maison des jeunes, avancée sans concertation préalable ni compensation.

Ousmane Bérété, l’un des héritiers de la plantation, est revenu sur l’origine de ce patrimoine familial :
<< Depuis notre enfance, le président feu Ahmed Sékou Touré nous a tous instruit de planter un arbre à chaque naissance et à chaque mariage. C’est dans cette optique que nous nous sommes engagés, avec mon grand frère et mon jeune frère de lait, à créer cette plantation. Mais après l’installation du bureau de district, ils sont venus récupérer une partie sans autorisation. Nous voulons vraiment une justice >>, fulmine-t-il.

Dans le même élan, Kissiman Bérété, son jeune frère, relate une histoire de dépossession répétée :
<< La première plantation nous a été récupérée pour construire l’école, l’hôpital et les logements des travailleurs, sans que nous ne soyons dédommagés. Après cela, nous avons commencé cette nouvelle plantation qui aujourd’hui nourrit plus de 80 personnes. Mais là encore, ils ont pris les tronçonneuses pour couper plus de 16 pieds de manguiers, simplement parce que nous ne sommes pas autochtones. Pourtant, cette plantation profite à tout le village. Nous demandons à ce que justice soit faite. Le dossier est pour l’instant au niveau de la sous-préfecture de Kintinian >>, a-t-il réagi en larmes.

Le fils de la famille, Bakary Bérété, a, lui, lancé un vibrant appel au sommet de l’État :
<< Nous demandons au président de nous aider afin que nous soyons rétablis dans nos droits. Cette équipe du bureau de district n’est pas dans l’esprit du président, car lui nous sensibilise à chaque instant de planter des arbres. Eux, ils viennent les détruire sous prétexte que nous ne sommes pas autochtones. La plantation s’étend sur 45 hectares et compte plus de 1000 pieds de manguiers >>.
Contacté par téléphone, le bureau de district rejette en bloc les accusations, affirmant qu’il s’agissait d’une convention approuvée par tout le village, et que l’opération aurait été menée par la direction de l’habitat.

De son côté, ladite direction se désolidarise totalement de l’affaire, assurant n’être associée ni de près ni de loin à ces actes.
Pour l’heure, le dossier est entre les mains des autorités préfectorales de Kintinian.
Affaire à suivre…