Le 3 mai, célébré à travers le monde comme la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, est passé pratiquement inaperçu à Siguiri.
Une situation qui soulève de sérieuses interrogations : où sont passés les journalistes de cette grande préfecture aurifère ? Pourquoi le collectif local peine-t-il à fonctionner, là où d’autres régions de Guinée organisent débats, panels et célébrations ? Malgré l’existence d’un Collectif des Journalistes de Siguiri, force est de constater que cette structure peine à jouer son rôle fédérateur. Entre méfiance, querelles de leadership, comparaisons inutiles et luttes d’intérêts personnels, la presse locale semble s’être perdue en chemin.
Le manque d’unité et de vision commune a fini par créer un climat délétère où chacun évolue en solo, au détriment d’une action collective forte et d’un impact médiatique réel.
La situation contraste fortement avec celle d’autres préfectures où les hommes et femmes de médias, bien que confrontés aux mêmes réalités difficiles, réussissent à unir leurs efforts pour faire rayonner la presse locale.
À Siguiri, le silence du 3 mai est le symptôme d’un mal plus profond : l’absence de solidarité professionnelle et le sacrifice de l’intérêt général sur l’autel des ambitions personnelles.
Il est temps que les aînés de la presse de Siguiri jouent pleinement leur rôle de boussole.
Une introspection s’impose. Car seule une presse unie, responsable et engagée pourra redonner à Siguiri la place qu’elle mérite dans le paysage médiatique guinéen.
À défaut de célébrer la presse, célébrons une prise de conscience collective. Il en va de l’honneur et de la survie même du journalisme local.
Siguiri: Alseny Philip Condé pour le www.Gbaikandjamana.org