La suspension de l’imam Abdoul Hamid Bah continue de susciter des réactions contrastées à Labé.

Si certains estiment que la ligue islamique préfectorale a pris la bonne décision pour sanctionner une « erreur de langage », d’autres y voient une mesure disproportionnée à l’encontre d’un homme devenu une figure populaire de la prédication dans la cité. Rencontré par un reporter de *Gbaikandjamana Media. , Oustaz Abdallah Mombeya Bah a ouvertement invité la ligue à revoir sa position.
Selon lui, « certes, il y a eu une erreur de langage, mais aller jusqu’à l’interdire de prêcher dans la mosquée est une décision excessive ».

Pour l’érudit, l’imam méritait plutôt un rappel à l’ordre assorti d’excuses publiques. « Il fallait l’inviter, lui faire comprendre son erreur et l’amener à s’excuser. Qu’on le veuille ou non, il est devenu un prédicateur et un imam populaire, et ces genres de personnes sont à accompagner plutôt qu’à écarter », plaide-t-il.
Plus encore, Oustaz Abdallah pense que la sanction risque d’avoir l’effet inverse de celui recherché. « Aujourd’hui, il est encore plus populaire, et cette décision ne fait que renforcer sa notoriété. Si j’avais participé à la réunion qui a abouti à cette mesure, j’aurais plutôt proposé qu’on lui attribue une mosquée au cœur de Labé. La solution, c’est de le ramener à la raison, pas de le bannir. La société a besoin de lui », tranche-t-il.
Alors que la polémique enfle, les appels à la clémence se multiplient. Reste à savoir si la ligue islamique préfectorale entendra ces voix pour rouvrir la porte du dialogue et de la réconciliation autour de ce dossier qui passionne déjà bien au-delà des mosquées de Labé.
Ahmadou Djogo, pour Gbaikandjamana.org