Le football féminin en Guinée est en souffrance. Malgré l’essor du sport féminin à travers le monde et les efforts de certaines nations africaines pour structurer cette discipline, la Guinée reste encore à la traîne.
Entre manque de compétitions régulières, absence d’un championnat digne de ce nom et l’absence d’un véritable projet de développement, les joueuses guinéennes sont laissées à l’abandon. Cette situation constitue un handicap majeur pour nos différentes sélections nationales, qui peinent à rivaliser sur la scène continentale et mondiale. Un football féminin en manque de repèresLe principal problème du football féminin guinéen réside dans l’absence d’une compétition stable et compétitive.
Contrairement à d’autres pays où les championnats féminins se professionnalisent progressivement, la Guinée peine encore à mettre en place une ligue structurée. Les joueuses locales, faute de compétitions régulières, manquent de rythme et d’expérience, ce qui les empêche d’évoluer au plus haut niveau.
De plus, l’irrégularité des tournois et l’absence de suivi des jeunes talents freinent leur progression. Les académies et clubs, déjà sous-financés, peinent à offrir un cadre adéquat aux joueuses, limitant ainsi leur développement technique et tactique. Sans un championnat compétitif, comment espérer voir éclore des talents capables de représenter dignement la Guinée sur la scène africaine et mondiale ?Des sélections nationales en difficultéL’impact de cette précarité se reflète directement sur les performances des équipes nationales féminines.
Que ce soit chez les jeunes ou les seniors, nos sélections accumulent les échecs dans les compétitions de la CAF et de la FIFA. À chaque campagne de qualification, les mêmes constats reviennent : manque de cohésion, insuffisance physique et technique, absence d’expérience du haut niveau.
Ce retard chronique est accentué par le fait que les joueuses guinéennes n’ont pas l’opportunité de s’exporter dans des championnats plus compétitifs. Sans compétition locale structurée, elles peinent à décrocher des contrats à l’étranger, contrairement à leurs homologues de pays voisins comme le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, le Cap-Vert, l’Afrique du Sud, le Maroc ou encore la Côte d’Ivoire, qui voient leurs joueuses évoluer dans les grandes ligues africaines et européennes.
Un avenir bouché pour les joueuses locales l’un des drames du football féminin guinéen est aussi l’absence de perspectives économiques pour les joueuses. Faute de championnat structuré et de visibilité, elles ne peuvent pas monnayer leur talent ni vivre de leur passion. Beaucoup abandonnent prématurément le football, faute de soutien et d’opportunités.Un projet national ambitieux pourrait pourtant changer la donne.
Il est impératif que les autorités sportives et la Fédération Guinéenne de Football prennent leurs responsabilités en lançant un plan de relance du football féminin. Cela passe par la mise en place d’un championnat professionnel ou semi-professionnel, l’organisation de tournois réguliers, et surtout, un accompagnement financier et logistique des clubs et des joueuses.
Un appel à l’actionLa Guinée ne peut plus se permettre de négliger son football féminin. Le talent est là, les passionnées aussi, mais sans une politique ambitieuse, notre pays restera un éternel absent des grandes compétitions féminines.
Il est temps d’agir, d’investir et de croire en ces jeunes filles qui rêvent de représenter dignement leur nation.Le football féminin n’est pas une option, c’est une nécessité.
À nos dirigeants de prendre la mesure de l’urgence et de redonner espoir à toute une génération de footballeuses guinéennes.
Par Laye Fodé Bagaly Fofana