Sacrifiés L’administration Trump a porté un coup fatal aux médias publics américains opérant à l’étranger.
Ce samedi 15 mars 2025, des centaines de journalistes et employés de Voice of America (VOA), Radio Free Asia, Radio Free Europe et d’autres organes financés par Washington ont été brutalement mis à pied.La Maison-Blanche justifie cette décision en affirmant que les contribuables n’ont plus à financer ce qu’elle qualifie de « propagande radicale ».
Donald Trump avait déjà annoncé la couleur en classant l’US Agency for Global Media (USAGM), l’agence qui supervise ces médias, parmi les « structures inutiles » du gouvernement fédéral. Dans la foulée, Kari Lake, récemment nommée conseillère à l’USAGM après sa défaite aux sénatoriales dans l’Arizona, a confirmé dans un courrier électronique que les subventions fédérales allouées à ces médias ne faisaient plus partie des priorités.Le couperet est tombé sans appel.
Un simple email a suffi pour signifier aux employés leur mise à pied et l’interdiction immédiate d’accès à leurs bureaux. Ils ont été sommés de rendre leurs badges, leurs téléphones professionnels et tout autre équipement.
Même le directeur de VOA a été démis de ses fonctions, et le siège de Washington a été fermé. Cette décision signe de facto la fin de médias qui, depuis des décennies, diffusaient des informations indépendantes dans des régions du monde où la liberté de la presse est muselée.
Depuis 1942, Voice of America diffusait en 49 langues, atteignant près de 360 millions d’auditeurs chaque semaine.
Radio Free Europe, née en pleine guerre froide, et Radio Free Asia, fondée en 1996 pour contrer la censure dans des pays comme la Chine, la Corée du Nord et le Vietnam, jouaient un rôle clé dans le soft power américain. Mais aujourd’hui, ces voix s’éteignent brutalement.
Cette décision fait l’effet d’un séisme parmi les défenseurs de la liberté de la presse, qui dénoncent un immense cadeau aux régimes autoritaires. Moscou, Pékin et Téhéran, qui considéraient ces médias comme une menace, pourraient se réjouir de leur disparition. Stephen Capus, président de Radio Free Europe/Radio Liberty, a dénoncé un « cadeau massif aux ennemis de l’Amérique » et une victoire pour les autocrates du monde entier. Il a regretté qu’après 75 ans d’existence, ces voix disparaissent, laissant un vide dans la lutte pour l’information libre et indépendante.Le Congrès, seul détenteur du pouvoir final sur ces financements, pourrait encore tenter de freiner ce démantèlement. Certains médias, notamment Radio Free Asia, ont par le passé bénéficié d’un soutien bipartisan, y compris de certains républicains.
Mais en attendant, des centaines de journalistes en poste dans des pays répressifs se retrouvent privés de protection, risquant l’expulsion ou pire. Une page sombre se tourne pour la diplomatie médiatique américaine.
Source rfi