Aujourd’hui, nous appelons.
Nous supplions.
Nous exigeons.
Libérez-les.
Pas demain.
Aujourd’hui.À ceux qui gouvernent,À ceux qui regardent sans rien faire,À ceux qui ont encore une conscience,Nous parlons à votre humanité.
Le 9 juillet 2024, nos vies ont basculé.Ce jour-là, nos époux — Fonikè Menguè et Billo Bah — ont été arrachés à nous, sans motif, sans explication, par la junte militaire.
Depuis, chaque jour est un supplice pour nos familles. Chaque nuit est une torture pour nos enfants.Le silence des autorités autour de leur disparition est aussi assourdissant que notre douleur.
Quant à la soi-disant enquête annoncée… elle n’a jamais vu le jour.Il ne s’agit pas seulement de deux hommes privés de liberté.Ce sont deux pères, deux fils, deux frères, deux consciences lumineuses.
Leur seul tort ? Avoir préféré la vérité au confort du silence.
Leur engagement pour la justice et leur voix libre les ont condamnés aux ténèbres d’une injustice sans nom.
Nous, leurs épouses, refusons de nous taire.Derrière chaque cellule glaciale, il y a une femme qui pleure.Derrière chaque cri étouffé, il y a des enfants qui attendent leur papa.
Derrière chaque injustice, il y a des familles qui s’effondrent.Nous appelons à leur libération immédiate.
Ce n’est pas seulement un appel au droit.C’est un appel à l’humanité.Aucune nation ne grandit en brisant ses voix les plus courageuses.
Aucun pouvoir ne dure quand il est bâti sur les larmes des innocents.À vous qui lisez ces lignes : ne détournez pas les yeux.Rejoignez notre cri.
Portez-le plus haut, plus fort. Pour que la lumière revienne là où l’ombre gagne.
Pour que la Guinée retrouve sa dignité.Mesdames et messieurs,Chers compatriotes,Chers défenseurs de la liberté,Nous adressons un appel sincère aux épouses des membres du CNRD, du gouvernement, et tout particulièrement à vous, Madame la Première Dame, Lauriane Doumbouya.
Qui mieux qu’une femme peut ressentir la douleur d’un mari arraché aux siens ?Qui mieux qu’une épouse comprend l’injustice d’une absence imposée ? Nous vous demandons humblement d’unir votre voix à la nôtre.
D’user de votre influence pour plaider la libération de Fonikè Menguè et Billo Bah. Nos maris ne sont ni criminels ni traîtres.
Ils aiment leur pays. Ils sont coupables d’engagement et de loyauté.Face à l’injustice, nous espérions un autre destin.
Offrons-le ensemble.Aujourd’hui, nous appelons, nous supplions, nous exigeons :Libérez-les.
Non pas demain. Pas après un autre silence. Mais aujourd’hui.
Car chaque jour derrière les barreaux est une blessure de plus dans le cœur d’une nation.
Aux autorités guinéennes : montrez que vous n’avez pas peur de la justice.
À la société civile, aux défenseurs des droits humains, aux partenaires internationaux : nous avons besoin de votre soutien, de votre mobilisation.Au peuple guinéen : réveillez-vous.
Car quand l’injustice frappe à la porte de l’un, c’est toute la maison qui est en danger.Nos enfants attendent leur père.
Nous attendons nos maris.Et la Guinée attend de retrouver son âme.
Une année de trop.
Ça suffit maintenant.

HAWA Djan Doukouré (épouse de Fonikè Menguè)Assiatou Bah (épouse de Billo Bah)