Ce mercredi 30 avril 2025, la ville de Kankan a vibré au rythme de la célébration du 76e anniversaire de l’alphabet N’Ko. Une forte délégation, venue de divers horizons, a pris part à l’événement, marquant d’une pierre blanche cette journée dédiée à la valorisation de cette écriture née du génie africain.

En présence des autorités administratives et locales, les promoteurs de la langue N’Ko ont mis l’accent sur l’importance cruciale de cet alphabet dans la construction d’une société moderne, ancrée dans ses réalités linguistiques et culturelles.

Bassabaty Sidibé, coordinateur régional du mouvement N’Ko, a pris la parole pour revenir sur la portée de cette journée : « Ce 76e anniversaire est animé par une conférence scientifique destinée à permettre à nos élèves, souvent confrontés à des difficultés dans l’apprentissage des sciences en langues étrangères, de comprendre plus aisément dans leur langue maternelle. Nous voulons rendre hommage à Fodé Souleymane Kanté, le fondateur de l’alphabet N’Ko, pour ses efforts remarquables dans l’intégration des sciences à travers cette écriture. Quelle que soit la langue, la science est désormais accessible en N’Ko », a-t-il souligné.

Poursuivant son intervention, il a lancé un appel pressant à tous : « Nous encourageons tout un chacun à apprendre le N’Ko. Cette langue est une clé pour notre épanouissement et notre autonomie culturelle. Tout peut se dire et se faire en N’Ko. »

Kotemban Camara, autre figure influente du mouvement, a expliqué le sens particulier de cette célébration : « C’est une grande journée pour nous. Comme chaque institution a sa fête, nous aussi célébrons chaque 14 avril l’anniversaire de l’alphabet N’Ko. Cette année, nous avons prolongé les festivités du 29 au 30 avril pour mieux illustrer notre thème : “N’Ko au service de la science”. Nous avons démontré, à travers quatre disciplines clés — Mathématiques, Physique, Chimie et Biologie — que le N’Ko peut servir efficacement d’outil scientifique. Il est temps d’être fiers de cette écriture. »

Marraine de l’événement, Mme Sadan Camara n’a pas caché sa fierté : « Je suis honorée d’être marraine de cette célébration. Il est essentiel que nous étudiions le N’Ko pour notre propre bien. D’autres pays valorisent leur langue, pourquoi pas nous ? »

Rappelons que chaque 14 avril, les défenseurs de l’alphabet N’Ko commémorent la date de sa création. Ils appellent l’État guinéen à faire du N’Ko une langue officielle, soulignant que toute langue nationale peut étudier les sciences à travers cette écriture.

Un message clair se dégage de cette célébration : le N’Ko n’est pas seulement un alphabet, c’est un levier de savoir, un outil de développement, et un héritage à transmettre avec fierté.
Mamby SIDIBÉ et Robert Tchotcho BANGOURA
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