Lorsqu’un proche est interpellé par la police et menotté, l’angoisse est immédiate. Familles éplorées, caméras braquées, regards accusateurs… Et pourtant, cette image qui choque et fait peur n’est pas nécessairement synonyme de culpabilité.

Dans notre système juridique, être menotté n’est pas être condamné. C’est une mesure de sécurité, pas une preuve de crime.
Une présomption d’innocence trop souvent oubliéeLe droit est formel : « Toute personne est présumée innocente jusqu’à preuve du contraire. » Cela signifie qu’un individu peut être arrêté, questionné, voire détenu, sans que cela n’implique une quelconque culpabilité.
Les menottes, dans ce processus, servent d’abord à sécuriser la procédure d’interpellation.
Pourquoi la police menotte-t-elle systématiquement ?
Même dans les cas où la personne n’est pas agressive ou ne présente aucun signe de résistance, les forces de l’ordre recourent souvent aux menottes.
Deux raisons principales motivent cette pratique :
1. Pour des raisons de sécurité: Elles empêchent la personne interpellée de fuir, d’attaquer, ou même de se blesser elle-même. Il s’agit d’une neutralisation préventive, utilisée dans un cadre strict, notamment lors des transports ou des fouilles.
2. Pour encadrer légalement l’intervention :En cas de contentieux, les policiers peuvent justifier l’usage des menottes comme mesure de précaution. Cela renforce leur protection juridique, tout en cadrant leur intervention sur le plan légal.
Une pratique qui doit rester encadrée
Si l’usage des menottes se comprend dans une logique de prévention, il ne doit en aucun cas se transformer en habitude systématique, ni en moyen d’intimidation.
L’humiliation publique ou la stigmatisation d’un individu innocent peut avoir des conséquences graves, tant sur le plan psychologique que social. Des directives strictes encadrent d’ailleurs cette pratique.
Les policiers sont tenus d’agir avec discernement, proportionnalité et respect de la dignité humaine. Menotter une personne n’est pas la condamner.
C’est un acte de procédure, certes impressionnant, mais qui ne préjuge en rien de la culpabilité. Face à une société souvent prompte à juger sur les apparences, il est essentiel de rappeler que seule la justice peut trancher.
D’ici là, restons vigilants, informés et surtout respectueux des principes fondamentaux du droit
Alseny Philip Condé pour le www.Gbaikandjamana.org