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Né à Abidjan, Babadjan Kaba grandit entre traditions et modernité. Dès son enfance, la musique s’impose comme son chemin, malgré les attentes familiales.

À 12 ans, fasciné par les orchestres de Kankan, il fugue pour rejoindre l’orchestre Kenkeya Ké. Sa passion musicale l’emporte sur toute interdiction familiale.
Découvert par Django Cissé, il intègre l’orchestre de Siguiri. Peu après, il rejoint l’orchestre fédéral Manden Kono. Le jeune chanteur s’impose comme une voix montante de Guinée.
En 1973, il brille au festival national de Conakry. Repéré par Kélétigui, il intègre l’orchestre national Kélétigui et ses Tambourinis, une consécration pour sa jeune carrière.
En 1977, il enregistre « Maderi », tube mythique qui traverse les âges. Sa voix d’or en fait une légende et un ambassadeur de la musique guinéenne.
En 1982, il cofonde Les Étoiles de Conakry. Installé à Abidjan, il crée plus tard le groupe Étoiles du Manding, mélange vibrant d’héritage et de modernité.
En 1991, il participe à l’opéra manding Waramba en France. Dix-neuf spectacles triomphaux lui ouvrent les portes de l’Europe et consacrent son aura internationale.
À Paris, il enregistre cinq albums : Sitan, Sabari, Feeling Manding, Kankan et A té Forosela. Ses collaborations confirment son talent d’interprète et d’arrangeur.
Auteur de « N’wala la Kankan lé », hymne culturel de Kankan, il devient la voix magique de la savane. Son art transcende les générations et unit les cœurs.
En décembre 2002, il s’éteint à Paris, après une longue maladie. La Guinée pleure la disparition d’un maître, dont la voix continue de résonner dans la mémoire collective.
Par Ousmane Bangoura, Spécialiste Médias et Communication.