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Depuis le 2 septembre 2025, la ville de Kankan traverse une crise alimentaire aiguë autour du pain, considéré comme l’un des aliments de base. Devenu extrêmement rare, il est introuvable dans les boulangeries, les boutiques et même chez les vendeurs ambulants. Une pénurie soudaine, alors que le produit restait largement disponible jusqu’au 31 août.

Tout part d’une réunion tenue à la mairie de Kankan en présence des autorités communales, préfectorales et des représentants des boulangers.
Le 1er septembre 2025, le président de la délégation spéciale, Arafan Moussa Koulibaly, a publié un communiqué annonçant la baisse du prix de la miche de pain de 5 000 GNF à 3 000 GNF.
Cette décision s’appuie sur la chute du prix de la farine, passé de 500 000 GNF à 360 000 GNF le sac. Le communiqué précise que les services de sécurité, les chefs de quartier, les responsables de la jeunesse et la chambre de commerce sont chargés de veiller au respect strict de cette mesure dans l’intérêt supérieur des citoyens.

Présentée par les autorités comme une mesure de soulagement pour le pouvoir d’achat, cette décision a été fermement rejetée par les boulangers, qui dénoncent une décision unilatérale imposée sans concertation.
Contacté par la rédaction de www.gbaikandjamana.org, le président régional des boulangers a refusé de commenter la situation. Cependant, une source proche du secteur affirme que la colère des boulangers vise surtout la méthode autoritaire employée par la délégation spéciale.
En réaction, les boulangers ont cessé la production et la vente, plongeant Kankan dans une pénurie totale depuis le lendemain de l’annonce.
Les tentatives de médiation sont dans l’impasse. Joint par téléphone, Arafan Moussa Koulibaly n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes, entretenant le flou sur une éventuelle sortie de crise.
Pour rappel, le prix initial du pain était fixé à 3 000 GNF. Il avait été augmenté à 5 000 GNF lors de la flambée du prix de la farine. La baisse récente des coûts justifie, selon les autorités, un retour au prix initial, mais les boulangers estiment que cela met en péril la rentabilité de leurs activités.
Aujourd’hui, la population se retrouve prise en étau dans ce bras de fer, privée d’un produit de première nécessité, sans aucune perspective claire de résolution.
Cette crise révèle les tensions entre la régulation autoritaire des prix et les réalités économiques des acteurs de la filière. Une sortie de crise passera forcément par la reprise des négociations, avec une solution qui prenne en compte à la fois le pouvoir d’achat des citoyens et la viabilité des boulangeries.

Souleymane Tata Bangoura
Pour www.gbaikandjamana.org
📞 +224 621-519-282