À Kankan, notamment au marché Dibida, l’oignon est devenu une denrée rare et précieuse.

Ce mardi 29 juillet 2025, notre équipe s’est rendue sur le terrain pour comprendre les raisons de cette flambée des prix qui frappe durement commerçants et ménagères.

« Je suis commerçant dans cette cour depuis longtemps », confie Moussa Kaba, grossiste d’oignons. « L’oignon est aujourd’hui cher parce qu’en Guinée, on ne le cultive presque pas. Nous dépendons du Mali, mais à cause des pluies, leurs champs sont inondés. Maintenant, c’est la Hollande qui nous ravitaille et le dédouanement coûte extrêmement cher. Voilà pourquoi les prix explosent. Nous demandons aux autorités de réduire les frais à la douane. L’oignon est, après le riz, le deuxième aliment le plus consommé en Guinée. »

Fanta Sanoh, vendeuse au détail, partage son inquiétude :
« Avant, ce n’était pas aussi cher. Aujourd’hui, après l’achat du sac chez les grossistes, il devient difficile de fixer un prix rentable. On a des enfants à nourrir, et cette situation nous étouffe. L’oignon est présent dans presque toutes les sauces. Que les autorités nous viennent en aide ! »

Un autre commerçant ajoute :
« L’augmentation du prix ne vient pas de nous. Là où nous nous approvisionnons, c’est encore plus cher. Nous vendons plusieurs variétés : l’importé à 200 000 FG le sac, le « Gnamet » à 9 000 FG le kilo, et le « Malignaba » venu du Mali à 11 000 FG le kilo. Ce qu’il nous faut à Kankan, c’est une chambre froide pour stocker l’oignon en saison sèche. Cela permettrait de réguler le marché en période pluvieuse. La hausse du taux de change aggrave aussi la situation. »

L’oignon, ingrédient indispensable dans les cuisines guinéennes, est désormais au cœur d’une crise silencieuse. Entre dépendance aux importations, coûts douaniers élevés et manque d’infrastructures de conservation, les acteurs du marché lancent un appel pressant. Les autorités doivent impérativement agir pour éviter que ce produit de base ne devienne un luxe réservé à une minorité.
Sékou Sanou Condé et Banana Chérif
Pour le www.gbaikandjamana.org