La salle d’audience du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso était noire de monde ce mardi 17 juin 2025. Parents, journalistes et simples curieux se sont déplacés en nombre pour suivre le procès de treize jeunes, dont huit filles, accusés de fraude lors de l’examen du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC), session 2025.

Au cœur de cette affaire, un groupe WhatsApp baptisé « Secret d’un peuple », créé par Abdoulaye (nom d’emprunt), considéré comme le cerveau du réseau.
Moyennant une somme de 3 000 à 5 000 FCFA, les membres – tous candidats au BEPC – accédaient à une plateforme clandestine où les sujets d’examen étaient envoyés, corrigés à l’aide d’une application d’intelligence artificielle nommée « ChatGTP », avant d’être redistribués. Plusieurs matières sont concernées par cette fraude numérique : Français, Anglais, Mathématiques, SVT et Physique-Chimie.
Rokiatou, sœur d’Abdoulaye et coaccusée, aurait conseillé les candidates sur les méthodes de dissimulation des téléphones.
« Je leur disais de cacher les portables dans leurs poches ou sous leurs robes, ce que j’appelais ‘soutra’ », a-t-elle avoué.
D’autres prévenues, comme Fatou et Aïcha (noms d’emprunt), ont admis avoir obtenu leur BEPC l’année précédente via un autre groupe de triche similaire, « Kilolo ».
La candidate Mariam, quant à elle, reconnaît avoir dissimulé son téléphone entre ses jambes le jour de l’examen.
Réquisitions du parquet : Le procureur, après avoir rappelé la responsabilité parentale dans l’éducation morale, a requis 10 jours de travaux d’intérêt général (TIG) contre chacun des treize prévenus, en application des articles 2 et 6 de la loi n°035-2024.
En cas de refus, une peine de 12 mois d’emprisonnement ferme est prévue. Le parquet a aussi demandé la confiscation des téléphones utilisés comme instruments de fraude.
Verdict attendu le 24 juin.
Ce procès met en lumière une nouvelle forme de tricherie, dopée par les outils numériques. Si la technologie évolue, la tricherie aussi – et l’école doit désormais s’adapter pour préserver l’intégrité des examens.
Le Gbaikandjamana.org
La Rédaction